L’Eau Bénite
Le dictionnaire Larousse définit ainsi le bénitier. Cet objet, large et peu profond, est l’apanage exclusif des lieux de culte catholiques. L’eau bénite est fabriquée à partir d’une eau naturelle, à laquelle on ajoute parfois du sel également béni. C’est une eau qui a fait l’objet d’un rituel très précis, chez les catholiques, les anglicans, les orthodoxes orientaux l’eau bénite est considérée comme un sacramental, au même titre que les crucifix, médailles, images pieuses, rosaires, cendres et rameaux. Elle est utilisée pour les baptêmes, bénédictions de personnes, objets, ou lieux, mais aussi comme protection contre le démon. L’eau a toujours fait partie des rituels liturgiques bibliques. Jésus a été baptisé dans le Jourdain, a marché sur l’eau, a proclamé être la source d’eau vive (Jn 3:3 ; 4:14).
Dans l’antiquité romaine, le 21 avril, était célébrée la fête Palilia (Palès, déesse des bergers) au cours de laquelle les bergers aspergent leur troupeau afin de les préserver des maladies. Les armées romaines sont également soumises à des aspersions solennelles avant le départ pour la guerre. Son usage est ancien puisque le théologien Tertullien, à la fin du 2e siècle, mentionne déjà les aspersions d’eau faites par les chrétiens pour chasser les démons. Elle est utilisée par le prêtre pour asperger les fidèles en signe de protection et de conjuration. Des amulettes d’eau bénite étaient accrochées à l’entrée des maisons pour protéger les habitants. L'Église catholique souhaite en effet encourager la dévotion privée et la prière intériorisée. Pour cela, elle favorise la diffusion des objets de piété devant accompagner le croyant au quotidien. On voit alors l’apparition de nouveaux objets comme les bénitiers de chevet décoré d’images sacrées (Vierges à l’enfant, croix, figures saintes…) qu’il était d’usage de suspendre au chevet de son lit. Dépassant le feu purificateur, qu’elle éteint jusqu’à le faire périr, l’eau fait partie de tous les rites de purification. Outre le nettoyage extérieur du corps que confère l’eau, elle a aussi cette faculté d’effacer les difficultés et les péchés et les péchés des croyants, à son contact. Déjà, en Grèce antique, les lustrations lavent les individus de la souillure du crime, mais également toute une population comme se fut le cas de la purification du peuple athénien après le massacre de Cylon, conspirateur athénien qui avait envisagé d’usurper le pouvoir. Dans le monde, les exemples ne manquent pas allant de la purification dans le Gange dans la religion hindouiste, au baptême chrétien, en passant par les ablutions dans l’islam. Outre l’aspect de purification et de protection, la symbolique de l’eau s’est dotée au cours de l’histoire d’une faculté de guérison. En Europe, au néolithique, ont été retrouvées des traces de culte près de sources. En effet, le contact avec certaines eaux peut permettre la guérison de maladies. Chaque année en France, au mois d’août, le pèlerinage de Lourdes rassemble plusieurs milliers de personnes venues se baignées dans la source qui a jailli du rocher où sainte Bernadette a aperçu la Vierge. A ce jour, 67 guérisons ont été reconnues par l’Église catholique. D’un point de vue scientifique, les propriétés curatives de certaines eaux ont été démontrées et l’hydrothérapie est tout à fait indiquée dans le traitement de certaines maladies.
Source : Association des Personnels Scientifiques des Musées de la Région Centre.
Est-elle sans risque ?
Une étude sur l’eau bénite dans les églises et les chapelles de l’Autriche révèle qu’on pourrait décrire l’eau bénite comme de l’eau sale, puisqu’on y retrouve les mêmes bactéries que dans les matières fécales. L’étude intitulée « Holy springs and holy water : underestimated sources of illness ? », en français « Source et eaux bénites : sources de maladies sous-estimées ? » a été publiée l’an dernier dans le Journal of Water and Health, qui est produit en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les chercheurs de l’Institute of Hygiene and Applied Immunology de l’Université de médecine de Vienne ont testé 21 sources et 18 fonts en Autriche, selon ABC News. Ils ont découvert que la majorité de l’eau testée contenait des bactéries nuisibles, comme l’E. coli,* qui peut causer la diarrhée, de la fièvre et des douleurs abdominales.
« Parmi toutes les sources d’eau bénite étudiées, seuls 14 % étaient conformes aux exigences microbiologiques et chimiques établies par les règlements nationaux sur l’eau potable », révèle le résumé de l’étude. Pourtant, cette eau bénite sale se retrouve régulièrement sur la peau des pratiquants pendant les cérémonies de baptême et d’autres activités religieuses. Elle touche leurs lèvres, elle est aspergée sur leur front et elle est souvent avalée, selon l’étude.
L’eau bénite a la réputation de guérir, mais Dr Alexander Kirschner, un des chercheurs ayant participé à l’étude, a dit à ABC que l’eau bénite peut causer des maladies, en particulier chez les personnes qui fréquentent les chapelles d’hôpitaux et qui sont déjà affaiblies.
* Parmi les souches pathogènes, les E. coli entérohémorragiques sont responsables de troubles variés, allant d'une diarrhée bénigne à des formes plus graves comme des diarrhées hémorragiques pouvant évoluer vers des atteintes rénales sévères telles que le syndrome hémolytique et urémique
(SHU).
Il serait plus qu’opportun suite à cette étude que les prêtres affichent au dessus des bénitiers l’interdiction absolue de boire de cette eau, tout en avertissant les fidèles du risque de bactéries fécales qui s’y trouveraient et que les fidèles aient l’assurance que cette eau soit régulièrement remplacée. Le risque aussi sont les attaques visant spécifiquement les chrétiens, l’eau dite bénite dans les bénitiers peut volontairement être empoisonnée.
L’Eau une Divinité ?
Non ! Dieu dispense l’eau (Dt 11:10-15). L’eau sert de barrière ou frontière naturelle infranchissable, mais, par l’action de Dieu, elle devient franchissable, comme la séparation des eaux de la voûte céleste, et lorsque les eaux se fendirent c’est uniquement par la Volonté de Dieu (Gn 1:6-7 ; Ex 14:16-17, 21-22), la traversée du Jourdain (Js 3:14-17). La pratique mystique et technique pour que de l’eau naturelle devienne de l’eau bénite protectrice qui purifie l’âme du péché, guérie miraculeusement et délivre des influences démoniaques telle qu’elle est présentée par l’église catholique, n’a de pouvoir que son effet naturel. Car si l’on se réfère à la Bible pour qu’elle ait cet effet miracle, il est nécessaire que les prêtres soient investis de l’Esprit Saint de Dieu (Mt 7:21-23 ; 21:23-25 ; 23:2-36).
Il est formellement précisé, que chaque année en France, au mois d’août, le pèlerinage de Lourdes rassemble plusieurs milliers de personnes venues se baignées dans la source qui a jailli du rocher où sainte Bernadette a aperçu la Vierge et qu’à ce jour, 70 guérisons ont été reconnues depuis par l’Église catholique.
Et à ce propos, le prochain sujet de l’article n° 22 s’intitulera : Magie, Miracle et Apparition.
Parole d'un chrétien