26.7.24

ART N° 26 - SODOMITE AU GENRÉ


Qui des réformateurs progressifs et des rigoristes litéralistes se prennent pour Dieu ? 


Prenez le temps de lire, de méditer et de comparer avec Foi, Humilité et Honnêteté les différentes réflexions ci-dessous, tout en imaginant en tant que chrétien : vous, un membre de votre famille, un proche se trouve dans l’une des situations citées.  Bonne lecture et bon Shabbat !

 

Tout tout tout, vous saurez tout sur : LGBTI+

Que veut dire LGBTI+ ?


En raison de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leurs caractéristiques biologiques, les personnes LGBTI+ sont particulièrement victimes de discriminations ou d’agressions physiques ou verbales. Dans certains pays, les décideurs politiques les criminalisent et continuent de les condamner lourdement, parfois à mort.  

L pour lesbienne 

Une personne lesbienne est une femme qui a une attirance sexuelle et/ou romantique pour d'autres femmes. 

G pour gay 

Une personne gay est un homme qui éprouve de l'attirance sexuelle et/ou romantique pour d'autres hommes. Depuis une trentaine d'années, ce mot anglais est utilisé aux quatre coins du monde pour désigner les personnes homosexuelles. En France, il désigne spécifiquement les hommes homosexuels.  

B pour bisexuel-le

Les personnes bisexuelles éprouvent de l'attirance sexuelle et/ou romantique pour plus d’un genre (homme, femme, non-binaire…). Ces personnes peuvent avoir une préférence pour un ou plusieurs genres, et cette préférence peut évoluer dans le temps. Cette orientation sexuelle est à distinguer de la pansexualité, qui est une attirance sexuelle non limitée par le genre. 

T pour trans  

Une personne transgenre, ou trans, est une personne qui n’a pas le même genre que celui qui lui a été assigné à la naissance sur la base de son sexe biologique.  

I pour intersexe 

Les personnes intersexes ont des caractéristiques sexuelles (les caractères sexuels primaires, secondaires, les chromosomes XX ou XY et/ou les taux hormonaux) qui ne correspondent pas aux définitions binaires des corps masculin ou féminin.  

 + pour … 

Bien que regroupés sous un même sigle, ces termes recouvrent des réalités bien différentes, et de nombreuses personnes ne s’identifient pas dans une de ces catégories. Le « + » dans le sigle LGBTI+ inclue les personnes qui ne s’identifient pas dans les normes hétérosexuelles ou binaires masculin/féminin.

 

Quelles différences entre orientation sexuelle, identité de genre et sexe biologique ?


- L’orientation sexuelle représente l'attirance sexuelle et/ou romantique qu’une personne peut avoir envers d’autres du même sexe ou non (homosexuel·le ou hétérosexuel·le, par exemple)   

- L’identité de genre correspond à l'expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par une personne. Par exemple, une personne pourra se sentir « homme », « femme », les deux ou aucun des deux, etc. Cette identité de genre peut coïncider ou non avec le sexe assigné à la naissance. 

 

- Le sexe biologique est différent de l’identité de genre : il correspond aux caractéristiques sexuelles de notre corps (organes génitaux, chromosomes sexuels, hormones, etc). 


Que représentent les nouvelles couleurs du « drapeau LGBT » ?


Vous connaissez sans doute le drapeau arc-en-ciel créé en 1978, l’un des symboles du mouvement LGBTI+ les plus connus à travers le monde. Mais ce drapeau est en constante évolution pour être de plus en plus inclusif et représentatif de toutes les diversités de la société.

  

En 2017, les organisateurs de la marche des fiertés de Seattle reprennent le drapeau arc-en-ciel traditionnel de 1978 et le surmontent de trois bandes blanche, rose et bleue pour représenter la transidentité, ainsi que deux bandes marron et noires pour symboliser les personnes queer racisées et l’antiracisme. En 2021, ce drapeau est à nouveau enrichi par l'ajout du symbole et des couleurs des personnes intersexes.

  

Que signifie le terme « queer » ?


Les personnes queers ne sont pas définies par une caractéristique particulière, mais plutôt en s’excluant des normes hétérosexuelles. C’est également un terme très générique pour les personnes qui se définissent par une identité de genre différente du traditionnel spectre binaire (masculin ou féminin). En un sens, on pourrait dire que tous les sigles et toutes les définitions de la communauté LGBTI+ sont inclus dans la notion “queer”. Le mot anglais queer est traduit en français par les termes “étrange”, “bizarre”, “suspect”, “louche”. 

 

Les définitions contenues dans cet article ne sont ni complètes ni fixes - il s'agit d’éléments évolutifs. La meilleure façon de parler de l'identité, du genre et de l'orientation sexuelle évolue constamment et, comme le langage change, ces définitions devraient aussi changer. Le langage autour de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle est nuancé et certaines personnes peuvent utiliser une terminologie différente de celle utilisée sur cette page. Certains termes peuvent être offensants pour certaines personnes, mais être repris ou préférés par d'autres. Laissez-vous guider par les personnes avec lesquelles vous échangez, et par les termes qu’elles utilisent pour nommer leurs propres identités et orientations.

 

Source : Amnesty International


 

Ok ! Nous en connaissons un peu plus sur les définitions des genres. Voyons ensembles les réflexions de certains chefs religieux et leur certitude sur la question LGBTI+

Commençons par ces paroles du pape, de retour des JMJ de Rio, en réponse à un journaliste qui le questionnait sur l’existence d’un lobby gay au sein du Vatican : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » 

Maintenant celle de Joël Pralong, ancien infirmier en psychiatrie, a été supérieur du Séminaire du Diocèse de Sion (Suisse) pendant sept ans. Il poursuit sa mission comme chapelain de la basilique de Valère (Sion) et prédicateur de retraites et de sessions. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages. Joël Pralong s’intéresse aux voies spirituelles qui aident l’humain à grandir et à devenir pleinement lui-même, avec ses failles, ses manques et ses fragilités. Joël s’interroge sur la façon dont le Christ aurait accueilli celles et ceux qui vivent aux « périphéries » de l’Église.

L’homosexualité est-elle un péché ?

J.P. : Je voudrais d’abord préciser que je parle du point de vue d’un pasteur qui a affaire à des personnes, et non à partir d’une réflexion théorique. Je répondrais donc, à cette question, que tout dépend de ce qui se vit dans un couple. Une relation hétérosexuelle peut être tout aussi destructrice qu’une relation homosexuelle, quand « aimer » revient à dominer l’autre, à le dévorer dans une relation fusionnelle ou dans une relation d’emprise.

 

Homosexualité et hétérosexualité sont des concepts qui éclairent le réel mais ne l’englobent pas totalement, car les homosexuels et les hétérosexuels sont beaucoup plus largement des personnes. Toutes sont en quête de bonheur. Construisent-elles une relation de couple qui fait grandir l’un et l’autre et qui est un chemin de bonheur ? Que dire d’un couple homosexuel qui est stable, a trouvé un équilibre et vit un amour vrai ? 

  

Que dit l’Église exactement ?

 

J. P. : L’Église ne parle pas de « péché », elle dit que les actes homosexuels, la pratique homosexuelle, sont « désordonnés », c’est-à-dire qu’ils n’entrent pas dans l’ordre créé par Dieu, qu’ils ne sont pas ajustés à la volonté de Dieu. Le péché, c’est la volonté de nuire à cet ordre, de nuire à l’autre et à soi-même.

Dans l’amour, peut-il y avoir volonté de nuire ? Parfois oui. Un couple marié est tout à fait « dans l’ordre » voulu par Dieu. Mais l’est-il encore quand le mari viole sa femme « légitimement » et que la sexualité devient un lieu de discorde ? Un couple hétérosexuel peut être marié légalement tout en vivant dans le péché.

Dans un couple homosexuel qui s’aime vraiment, qu’est-ce qui est « désordonné » ? Un baiser ? Une caresse ? Faut-il rester abstinent ? Vivre l’aventure des relations sexuelles ? Je dirais, avec le cardinal Schönborn, que dans ces domaines-là, il vaut mieux s’attarder dans la salle à manger des personnes plutôt qu’entrer dans leur chambre à coucher.

 

Pourtant, l’Église demande aux homosexuels de s’abstenir de relations sexuelles…

 

C’est en effet la seule réponse du Catéchisme à la question de l’homosexualité. Mais peut-on, en christianisme, imposer une règle que la conscience personnelle n’a pas faite sienne ? Pour saint Paul, la loi imposée qui ne se dépasse pas dans l’amour mène au péché. L’Église présente à tout le monde des idéaux à suivre, et la chasteté en est un. Dans un couple marié, la fidélité en est un autre. Pour le Catéchisme, l’adultère est un péché, prendre la pilule est un péché, certaines pratiques sexuelles sont des péchés. Pourtant, il est bien des couples chrétiens mariés qui divorcent, ou qui traversent des difficultés dans leur relation et leur sexualité. Ils ne vivent pas un idéal ! Pourquoi, quand on parle des homosexuels, s’attacher uniquement à leur sexualité, en oubliant la qualité de leur relation ? Pourquoi l’Église est-elle encore plus exigeante avec eux qu’avec les hétérosexuels ?

Il faudrait qu’en Église on écoute ce que vivent les personnes. En réalité on définit, on conclut, on impose une vision des choses et des actes à faire ou à éviter. La vérité est-elle uniquement un concept qui s’impose d’en haut ?

Jésus dit dans l’Évangile : « N’appelez personne père, maître, vous n’avez qu’un seul maître, c’est Dieu. » Il cherche à nous mener au dialogue fraternel, dans lequel personne ne peut prétendre détenir la vérité. Il n’y a qu’une seule vérité, c’est Jésus : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Jésus est quelqu’un qui dialogue, qui questionne, qui ne ferme aucune porte. S’en tenir à une règle, même si elle est bonne, c’est fermer le dialogue et cesser de réfléchir. Le discours de l’Église aux homosexuels semble leur adresser le message suivant : « Aimez, mais n’aimez pas. Soyez, mais ne soyez pas vous-mêmes. Aimez comme nous voulons que vous aimiez, soyez comme nous voulons que vous soyez. » 

Croyez-vous que l’Église nie la réalité de l’homosexualité ?

J. P. : Les homosexuels n’entrent pas dans le cadre du projet de Dieu exprimé dans Genèse 1 et 2 : « Homme et femme, à son image il les créa. » C’est vrai, et je le maintiens, que l’homme et la femme sont le moule de la famille, non seulement parce que c’est une réalité qui est écrite dans la Bible, mais parce que l’histoire en est la preuve. Cependant, à partir de là, on dit aux homosexuels : vos amours ne sont pas des amours, vos existences sont en déficit, ce que vous vivez n’a pas de valeur. Mais c’est faux ! Je voudrais citer 1 Corinthiens 26-29 : « Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est rien, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est ; ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu. »

J’aime à dire que « ce qui n’est rien » est ce que Dieu choisit. Dieu crée à partir de rien, ex nihilo. Les homosexuels sont dans le « rien » pour l’Église. Or c’est à partir de ce « rien » qui est rejeté, méprisé, enfermé que Dieu fait une création nouvelle pour confondre les sages, ceux qui croient être tout et posséder la vérité.

Paul écrit : « Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3,28). Il cherche à nous faire prendre conscience que ce que nous sommes en profondeur transcende toutes nos différences. Paul n’opère ici aucune confusion. Les distinctions demeurent, mais c’est à travers ces distinctions que nous aimons. Hommes et femmes, maîtres et serviteurs, homosexuels et hétérosexuels, notre identité profonde, c’est que nous sommes des enfants de Dieu, et c’est ce qui nous rend capables d’aimer. Cette identité commune se colore de la personnalité de chacun, à partir de laquelle on entre en relation avec les autres.

 

Quand le pape François a appelé à ne pas juger les homosexuels, il a choqué beaucoup de catholiques…

 

J. P. : Quand le pape dit à propos des homosexuels : « Qui suis-je pour juger ? », il ne parle pas de l’homosexualité, il parle des personnes. Je suis un pasteur qui tient compte de la doctrine de l’Église mais qui met la personne au centre. Mettre la personne homosexuelle au centre, c’est considérer que l’homosexualité est sa façon à elle d’aimer, et qu’elle mérite d’être considérée et protégée. À chacun son chemin, l’important, c’est ce qui est vécu. 

Je ne me bats pas pour que l’Église reconnaisse l’homosexualité, mais pour encourager les gens à être eux-mêmes. Le problème est que, comme la réponse de l’Église à l’homosexualité est d’ordre moral, les personnes risquent de renoncer à ce qu’elles sont réellement, pour tenter de se conformer à l’image idéale qu’on leur présente. Refoulant ainsi leur humanité, au risque que ce refoulé revienne en force et les fasse exploser.

Comment accompagneriez-vous un jeune qui se cherche ?

J. P. : Il est évident que je n’encouragerais pas un adolescent, dont la sexualité n’est pas mûre, à vivre une relation homosexuelle. Certains sont homosexuels à 18 ans mais se tournent plus tard vers des relations hétérosexuelles. Il faut être très vigilant à ne pas enfermer des jeunes dans une orientation. On peut leur conseiller de vivre de grandes amitiés, de grands moments de partage, mais surtout de ne pas passer à l’acte, d’attendre, de cheminer. Le passage à l’acte, comme aussi les lobbys, l’influence de la société, fixent dans une orientation pas vraiment choisie, et font de la sexualité un piège. Tant qu’ils n’ont pas trouvé leur identité, j’encourage les jeunes – qui restent jeunes de plus en plus tard – à l’abstinence. Encore aujourd’hui, c’est compliqué d’être homosexuel et c’est souvent un sujet de souffrance.

 

Si je conseille aux jeunes de rester abstinents, c’est pour les encourager à approfondir leur questionnement sur ce qu’est réellement l’amour. Je pense que l’Église est la seule institution dont le discours sur l’amour humain tienne la route. De même les Évangiles et saint Paul. Je ne suis pas là pour dire à un jeune ce qu’il doit faire, mais pour lui poser des questions, pour lui transmettre aussi ce que je sais du réel et l’expérience que j’en ai. Je pense que l’Église a raison de parler d’un apprentissage de l’amour qui sache aller chercher en l’autre ce qu’il est plutôt que ce qu’il a. Et puis, le jour où le jeune sait où il veut aller parce qu’il sait qui il est, on peut commencer à cheminer autrement, en lui demandant : « Que veux-tu vivre ? » Quand son choix, c’est l’abstinence parce qu’il est homosexuel et qu’il se sent enfermé dans sa sexualité, il faut lui dire que c’est l’amitié, beaucoup d’amitié, qui nourrira ce choix et lui permettra d’aller jusqu’au bout. La vie spirituelle également. Je ne dis pas que l’amour divin va combler un déficit – nous sommes toujours en déficit, qui que nous soyons. Mais Dieu peut aider à avancer.


Source : Le Journal L’Hebdo La Croix


La suite au prochain article n° 27, au prochain shabbat. Bon Shabbat !  


Parole d'un chrétien